L'expression "wedding blues" est apparue récemment, je pense à peu près en même temps que le terme "Bridezilla".
Autant le "baby blues" on en entend parler depuis des années, autant la déprime post-mariage, beaucoup ignorent ce que cela signifie.
Ce coup de blues étreint toutes les jeunes mariées (et parfois les jeunes mariés aussi), qui se retrouvent désemparées après des mois de préparatifs. Le salon est rangé après avoir été envahi pendant des semaines de cartons, eux-mêmes remplis de tulle, rubans satinés, programmes de cérémonies, bonbons en tous genres.
La robe et le costume tant attendus sont finalement nettoyés, pliés et rangés dans leur housse.
Les photos ont été regardées 500 fois et plus personne ne vous appelle pour vous dire à quel point votre mariage était sublime.
C'est sûr que là, il y a de quoi se morfondre pour un bon moment.
Pour ma part, je n'ai pas tellement été atteinte de ce mal-être. Peut-être parce que je ne suis pas une pro de l'organisation militaire et que j'ai pu compter sur mon mari et des professionnels qui ont bien fait leur travail. Peut-être parce que je ne regrette pas grand chose, et mes regrets se portent sur des petites choses sans importance au fond. Peut-être parce que je tiens ce blog qui me permet de prolonger le rêve et de rester dans cet univers.
Cependant, j'ai quand même été frappée par ce syndrome dont on n'ose pas encore parler à son médecin. Je ne regrette pas le temps où l'on imprimait nos programmes de cérémonie ni la gestion des susceptibilités des uns ou des autres. Non, ce qui m'a fichu un petit coup de mou, c'est quand j'ai réalisé que ce shot d'amour, cette maxi dose d'affection, ses sourires émus et ses bras qui nous entourent, je n'y aurai plus droit.
Certains de nos invités nous ont étonnés et émus. D'autres nous ont amusés. D'autres nous ont tout simplement régalés de leur présence.
Sur toute une vie, on n'aurait donc droit qu'à une journée comme ça ? C'est vrai quoi, il existe de nombreuses occasions où l'on peut réunir ceux qu'on aime : anniversaire, Noël... mais jamais tous en même temps. Pourquoi je ne peux plus avoir au même endroit en même temps mes grands-parents, mes copines d'amour, nos amis de Singapour qu'on voit une fois par an et les cousins du Groomzilla ?
Ce sont toutes ces questions, auxquelles je n'ai pas trouvé de réponse, qui m'ont foutu le moral à zéro pendant quelques semaines.
Et puis la vie reprend son cours : on a préparé nos courriers de remerciements (à ce moment-là, je crois que ma nostalgie était bien présente), on s'est penchés sur notre voyage de noces, j'ai créé une bonne dizaine d'albums photos (je plaisante à peine), et j'ai continué à rêver devant les mariages des autres. Juste pour revivre certains instants de notre mariage. Juste pour lire dans les regards de leurs invités ce que j'ai vu dans les yeux de nos invités. Juste pour goûter par procuration à ces doses d'amour.
Aujourd'hui, je regarde moins nos photos, mais quand je tombe sur une, je m'attendris et je regarde toutes les autres. Je n'ai plus le wedding blues, mais j'aimerais pouvoir revivre les instants clés de cette journée juste une fois. Aujourd'hui, j'ai tourné la page mais je laisse parfois les doux souvenirs m'envahir.
Quitter peu à peu le blues pour ne garder que le meilleur. C'est mon conseil pour toutes celles et tous ceux qui ont du vague à l'âme.
4 commentaires:
tres bel article!
Le wedding est passé il y a deux semaines, et si comme toi je ne suis pas "bluesée" des préparatifs, c'est vraiment la réunion de nos proches qui m'affecte...
Merci d'avoir mis des mots sur ce que je ressens, même si c'est un peu douloureux...
Alors voici ce qui m'attend apres l'euphorie du moment, que des souvenirs plein la tete et sur papier glace ? En profiter, en profiter, en profiter un maximum ce jour-la, c'est devenu ma nouvelle devise ! Plein de jolies pensees vers vous deux, a tres vite. XXX
Je me retrouve exactement dans ce message. Moi aussi je voudrais encore revivre mon mariage où lundi cela fera 1 an jour pour jour.
En attendant ce WE nous faisons un pelerinage dans l'eglise où nous sommes mariés mais cette fois sans tous nos invités...
Jeanne
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